Texte de Chafiq Bouhou Traduit par Laila Nassimi Dédier à Ali Akil Les équitables handicaps Des trottoirs
Sec, tel un désespoir, Isolé, tel un angle, Baissant un chant magnifique, Sur ses vielles défaites oubliées. Son âme, débridée en un troupeau de secrets s'effondre en larmes sur un, trottoir en va et viens où son existence bat l’oubli. Il pense importer de somptueux trottoirs, Pour des vagabonds hors du commun. Lui qui a bâtis son immense désastre en papier renforcé, sur une seule idée sans dessus ni dessous… Il mérite un brin d’hypocrisie, Cet Homme, qui ne s’en excuse point
Sec, tel un désespoir, Isolé, tel un angle, Abattu sur son bon sens frustré, s’abritant derrière une fascination humide, Aspirant aux échos sur un espace que son pied a dégoûté, Là où la vie cavale avec une lenteur rapide, Et, dans ça tête, des femmes aux couleurs des escales. Il reporte la réalisation de ces rêves violés... Dans sa voie abasourdit, il aspire à de plus fines paroles à propos des poètes, d’une bassesse hors du commun. Descendant d’une terre sur le point de voyager Il mérite un brin d’hypocrisie Cet Homme, qui ne s’en excuse point
Sec tel un désespoir Isolé tel un angle Il guette l’émergence des célestes noms de la création, pour en intercepter sa part, Où le retour de mots qui sont comme lui, sans domicile fixe, Liés en douceur à leurs volontés, de confisquer son droit à l'exil. les traces de ses pas sur le trottoir, ses envies sans aucun but, Où il n’y a aucun chant de gloire, pour un creux négligé dans un mur entre deux guerres Mais le ciel est-lui aussi- libre de l’éternel, Il est exactement commet lui, infiniment profond. Il mérite un brin d’hypocrisie Cet Homme, qui ne s’en excuse point.
Sec Tel un désespoir, Isolé tel un angle, Lorsque son cercueil circula, Les trottoirs ont haussé leurs minables têtes, Et les arbres se sont égarés derrière leurs ombreuses habitudes Sans savoir ce qu’est le sens des fins. Le jour était clos la nuit béante, et il est possible qu’ils l’interceptent avant que la rose n’éclose, Mais les roses dans le jardin de sa mère Innocentent de la mort du poète ! Innocentent de son amour pour «Al majoussia» «Al majoussia» qui court les trottoirs en interminable aller et retour, espérant le trouver dans les fissures des fosses Il mérite un brin d’hypocrisie Cet Homme, qui ne s’en excuse point
Sec, tel un désespoir, Isolé, tel un angle, Il dressait ses filets là où il n’y avait pas de proie Détendu et flottant, là où il n’y a pas de courant. écoutant les copains après chaque festin, On se reverra, On se reverra par hasard peut être, lors d'un châtiment lointain Et.. tu m’expliqueras le "secret des châtiments dans les chansons", Et comment "les plaies ôtent elles les os des énigmes de sa croyance", Et comment "sans prêter serment les plaies, décline leurs témoignage" "On a vu comment le cercueil se dénuait de sa tenue de vérité", Et comment "le silence de la conviction ne l’intéresser guère" Il mérite en effet un brin d’hypocrisie Cet Homme, qui ne s’en ai excusé point |