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جمعية مغربية سوسيوثقافية 22 غشت 2007


    Patrie-Cide

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    جمال خيري jamal khairi
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    الجنس : ذكر
    عدد الرسائل : 64
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    Patrie-Cide Empty Patrie-Cide

    مُساهمة من طرف جمال خيري jamal khairi الخميس 10 ديسمبر - 3:14

    1)
    Une maison
    un jardin
    une cheminée
    un soleil souriant
    des hirondelles
    et les fenêtres jamais fermées

    C'est ainsi
    que je t'ai rêvée
    et limitée entre l'école et le seuil
    du foyer
    ô ma terre

    Tu avais l'odeur de la gomme
    et du thé
    la saveur du pain nu à l'heure du goûter
    la naïveté
    des quartiers affamés

    Et tu étais fascinante
    tellement fascinante

    Ou c'est ainsi que je t'ai dessinée
    quand j'étais une hirondelle
    qui ne battait pas encore des ailes
    ô ma terre

    Qu'il est amer
    de t'évoquer maintenant
    non pas pour garder ton souvenir
    mais
    pour que mon sang m'assassine
    et m'immortalise dans les abysses de l'agonie

    Combien j'ai couru en toi
    dans mon quartier pauvre
    il y avait des papillons
    des fêtes
    de l'oppression
    et une longue nuit

    O toi !
    ô blessure que je porte
    et avec laquelle je flue!
    voici que je jette tous mes beaux rêves
    d'autrefois
    ainsi que ma mémoire révolue

    Et malgré toi
    j'ai le droit de t'appartenir
    le droit de porter ta poussière
    dans mes veines
    et le droit
    une fois mort
    de répandre mes cendres
    sur tes domaines

    O ma terre !
    je te réveille
    je t'éveille
    et je m'éteins

    Et je peux t'arracher de mes entrailles
    et je peux ne voir dans tes yeux
    que la répression
    les larmes
    et les prisons
    les guillotines dans tes bras

    Je peux ne voir en toi
    que malheurs
    et embarras

    Et je peux te ressusciter
    de la rouille de ma mémoire
    à l'image d'une hirondelle-papillon
    avec les flancs d'une femme
    et la queue d'un paon

    En chantant
    ma terre est fascinante
    tellement fascinante

    2)
    Les rafales dans le coeur
    raflent tous les désirs ,
    les souvenirs
    et ce que la pureté de l'enfance a délaissé

    Tu saignes à flots
    comme si le temps t'avait arrachée
    de mes jugulaires

    Te souviens-tu de moi ?

    Marchant à tes pieds comme un bon chien
    en te lorgnant
    sans m'ennuyer
    j'attendais ?

    Ou riant de toutes mes dents
    quand tu m'abandonnais
    et mon rêve devint
    vain ?

    Entre toi et toi
    il y a des forêts de potences
    Et entre moi et moi
    la mort se propage
    et les hirondelles se suicident

    Te pavanes-tu encore
    transpirant
    le henné et la lavande ?

    Tes vierges sont-elles encore exposées
    à la vente
    au don
    et au viol ?

    Accouches-tu encore
    malgré
    les enterrements des nouveau-nés
    la famine qui dévore
    et les maladies ?

    Le fouet est-il encore
    ton drapeau
    et la prison ton identité ?

    Tes matinées sont-elles
    encore charmantes
    et tes soirées
    donnent-elles encore envie de te quitter ?

    L'être qui survit en toi
    est-il encore loin d'ÊTRE ?

    Je ne peux que chanter :
    ma terre est fascinante
    tellement fascinante

    3)
    Et voici venu le quatrième automne
    sans printemps

    Paris
    danse discrètement derrière les fenêtres fermées
    les murailles des cimetières
    et les bars

    Pourquoi en te quittant
    me suis-je quitté ?

    Était-ce une renaissance ?
    une neutralité ?

    Ou bien
    une chute sans fin
    dans le tourbillon de la lâcheté ?

    Je cours
    pour me fuir vers moi-même
    je vire ...
    je m'essouffle sans jamais y parvenir

    Et quand je poursuis ma mort
    je me déchire
    comme une vague cernée par des rochers

    Je me faufile
    mais
    je n'atteins que du sable
    qui dessèche ce que le déchirement a laissé

    Tu es le siège
    tu es l'abîme
    tu es le feu
    et je ne peux

    Que t'aimer en silence
    mourir en silence
    comme les feuilles des arbres

    Ou me traîner vers l'indéterminé

    un printemps qui n'arrivera peut-etre
    jamais
    un avenir assassiné
    ou jusqu'à l'éternité

    Me voici
    fuyant moi-même vers moi-même
    et Paris
    témoigne que je me suis égaré
    loin de moi
    loin de toi

    Comme si des milliers de vagues me ballottaient
    à chaque fois
    je me fatigue et je me noie
    puis
    je flotte et je m'envole

    Comme un oiseau marin
    ou un poisson volant
    Mon coeur est ma boussole
    mes pas sont mes voiles
    et les vents sont :
    l'envie
    l'affliction
    et la douleur !

    4)
    Paris est un gouffre
    et moi
    je traverse ce qui me sépare de moi
    et je me jette :

    Je m'abandonne
    je m'étends
    je laboure ses coins brûlants
    sans me brûler

    Je pénètre ses steppes
    je rayonne
    je m'enfonce
    et je jure de ne plus te revoir
    pardonne-moi

      الوقت/التاريخ الآن هو الأحد 12 مايو - 12:01