Dors ...(1)
Je m'en vais derrière le siège de la nuit
me débarrasser de moi-même
et courir
léger comme une ombre
vide de pulsations ...
et de souvenirs
Des chaînes qui ont voilé le sentier des pas
Du nom qui a souffert
pour se faire
oublier (2)
Des choses qui se sont fiées
à la réticence
De la peur
du temps
et de la mort
De la haine qui a écumé
Et de l'amour qui a déshabillé
mon sang
de moi-même
et qui m'a ombragé de mille potences ...
Dors ;
Je m'en vais derrière ce qui va rester
dans les plis du coeur
Et quand les plis du coeur se dessécheront
peut-être que tes yeux resteront
à m'attendre
vainement
Dans l'obscurité du berceau
le visage de ta mère
éclaire
Il se montre en chantant
et les larmes s'enroulent sur les cordes
comme des lierres ;
Dors
A peine ma main effleure-t-elle la pureté de tes mains
qu'elle se replie sur sa phobie
Ces rêves se paralysent
et la mort m'envahit
Comme si j'avais peur de te contaminer
par ce qui m'exténue le coeur :
soucis
souffrances
et malheurs (3)
Maintenant ,
et seulement , maintenant
je sais ...
quand ...
et comment...
j'ai chuté ... !?
C'était comme si des verres bien remplis
s'étaient cassés dans ma tête
mes pas se sont étourdis
et je me suis liquéfié sur un sable
qui a expatrié mes pas
pour m'héberger
sans ailes
Pour me cogner contre les barbelés de la survie
qui meurtrissent la vision et
l'horizon
Je m'en vais
alors
et mon écho restera
et restera
encore ... !(4)
Dors...
==============================
(1)
[Le temps s'est lassé des adieux ,
le visage ,
s'est lassé du masque ,
et la perdition , s'est lassée de mes rêveries
qui ont rétréci
ou péri ]
(2)
[Une terre tamis
des gouverneurs broyeurs
et nous autres;
nos patries nous ont ensevelis
et le roulement du rocher
nous a affaiblis]
(3)
[Est-ce une patrie
là où contractions et douleurs
te surprennent au pied d'un palmier
qui n'est pas le tien
là où on te réduit à la niaiserie
et on te pousse à l'hystérie ?
Est-ce une patrie
là où tu déposes ton sang
dans les abattoirs
des douaniers et des gardes
et où tu mets des talons aiguilles
pour danser au pied du palais
qui te poignarde ?
Est-ce une patrie
là où le courrier de tes écrits
n'arrive
qu'une fois violé et sali ?
Est-ce une patrie
là où tu ne peux apaiser ton effroi
que par du mauvais vin
pour que son amertume batte en toi
et pour que tu oublies
que l'exil est ta patrie
et que ta patrie n'est qu'un exil étroit ... ?]
(4)
[Et comme si je m'étais relevé de ma chute
aujourd'hui
je sais
comment sortir ma mémoire de sa déprime
comment me lancer sans folie
et comment arriver
Je sais comment ombrager mes choses
non pas par crainte qu'elles brûlent
mais pour être sous ma propre ombre
Je sais comment voir la vipère femme
et la femme
miroir nébuleux de la vipère
Je sais comment briser le miroir
par les chaînes
et les chaînes
par les débris du miroir brisé
Je sais comment frapper à la terre
et parfaire mon poème
Je sais
comment m'éterniser
et raccommoder l'éternel ]
==============================
A La Marge
Je sais qu'ils m'ont pris pour quelqu'un d'autre
naguère
qu'ils attendent ma réincarnation
et que je suis banni de cette ère
Dors
Je m'en vais derrière le siège de la nuit
me débarrasser de moi-même
et courir
léger comme une ombre
vide de pulsations ...
et de souvenirs
Des chaînes qui ont voilé le sentier des pas
Du nom qui a souffert
pour se faire
oublier (2)
Des choses qui se sont fiées
à la réticence
De la peur
du temps
et de la mort
De la haine qui a écumé
Et de l'amour qui a déshabillé
mon sang
de moi-même
et qui m'a ombragé de mille potences ...
Dors ;
Je m'en vais derrière ce qui va rester
dans les plis du coeur
Et quand les plis du coeur se dessécheront
peut-être que tes yeux resteront
à m'attendre
vainement
Dans l'obscurité du berceau
le visage de ta mère
éclaire
Il se montre en chantant
et les larmes s'enroulent sur les cordes
comme des lierres ;
Dors
A peine ma main effleure-t-elle la pureté de tes mains
qu'elle se replie sur sa phobie
Ces rêves se paralysent
et la mort m'envahit
Comme si j'avais peur de te contaminer
par ce qui m'exténue le coeur :
soucis
souffrances
et malheurs (3)
Maintenant ,
et seulement , maintenant
je sais ...
quand ...
et comment...
j'ai chuté ... !?
C'était comme si des verres bien remplis
s'étaient cassés dans ma tête
mes pas se sont étourdis
et je me suis liquéfié sur un sable
qui a expatrié mes pas
pour m'héberger
sans ailes
Pour me cogner contre les barbelés de la survie
qui meurtrissent la vision et
l'horizon
Je m'en vais
alors
et mon écho restera
et restera
encore ... !(4)
Dors...
==============================
(1)
[Le temps s'est lassé des adieux ,
le visage ,
s'est lassé du masque ,
et la perdition , s'est lassée de mes rêveries
qui ont rétréci
ou péri ]
(2)
[Une terre tamis
des gouverneurs broyeurs
et nous autres;
nos patries nous ont ensevelis
et le roulement du rocher
nous a affaiblis]
(3)
[Est-ce une patrie
là où contractions et douleurs
te surprennent au pied d'un palmier
qui n'est pas le tien
là où on te réduit à la niaiserie
et on te pousse à l'hystérie ?
Est-ce une patrie
là où tu déposes ton sang
dans les abattoirs
des douaniers et des gardes
et où tu mets des talons aiguilles
pour danser au pied du palais
qui te poignarde ?
Est-ce une patrie
là où le courrier de tes écrits
n'arrive
qu'une fois violé et sali ?
Est-ce une patrie
là où tu ne peux apaiser ton effroi
que par du mauvais vin
pour que son amertume batte en toi
et pour que tu oublies
que l'exil est ta patrie
et que ta patrie n'est qu'un exil étroit ... ?]
(4)
[Et comme si je m'étais relevé de ma chute
aujourd'hui
je sais
comment sortir ma mémoire de sa déprime
comment me lancer sans folie
et comment arriver
Je sais comment ombrager mes choses
non pas par crainte qu'elles brûlent
mais pour être sous ma propre ombre
Je sais comment voir la vipère femme
et la femme
miroir nébuleux de la vipère
Je sais comment briser le miroir
par les chaînes
et les chaînes
par les débris du miroir brisé
Je sais comment frapper à la terre
et parfaire mon poème
Je sais
comment m'éterniser
et raccommoder l'éternel ]
==============================
A La Marge
Je sais qu'ils m'ont pris pour quelqu'un d'autre
naguère
qu'ils attendent ma réincarnation
et que je suis banni de cette ère
Dors