Le temps de l’hiver chaud
Ne vient jamais sans maux
Et ce sont des mots sans absurdité
Ce sont enfin la dure, pure vérité
Ce sont les remords d’un temps passé
Et d’un homme pourri qui a trépassé
Dans l’hiver vernal
La ténuité vespérale
La finesse de la belle étoile
Dans le froid en ses voiles Le triste rancard
Un homme qui a connu la terre
Et a choisi vivre sans une mère
Ni patrie ni harmonie d’un père
Ce sont les beaux contes de ce temps
Qui se sont accroché au fond du pont
Pour que la rivière ne les avale
Car ils sont chers qu’ils valent
C’est un homme qui a soupiré
Une châtaine aux yeux pers
Une femme qu’il a si admiré
A quoi de bon tout cela sert
Plus fort que ses sentiments
Plus dure que sa bouche
Plus doux que cet admirant
Plus frais quand il la touche
Plus bas que le plus haut
Il a été le premier héraut
De l’amour qu’il a pioché
Dans son cœur qu’il a touché
Il a gouté le gout de l’amour
Il a été le meilleur Troubadour
Qui a éveillé les beaux hymnes
Qui égrené les plus doux rimes
Qui dans cette pourrie histoire
A fait une vie et une telle gloire
Qui de ces gueux qui tuent
La gloire de l’amour, puent
Des paroles mortes et hideuse
De la langue défunte et affreuse.
Il a entendu son sourire à l’aube
Et lui a acheté la plus belle robe
Et quand il s’est mis en pose
C’était pour la blanche rose
Il a appris à rire et à danser
Aux rimes du piano et penser
Que dans les rêves on ne meurt pas
Que dans le rêve il n’y a juste toi
J’ai lu souvent que la douce pluie
Ne vient plus sans nuage
Que les poésies un peu plus jadis
Ne viennent sans visages
De femme belle ou ineffable
De nuées noires et agréables
De toute façon, c’était un début
C’est ce que les gens ont entendu
C’était une triste et belle histoire
Qui a donné hommage et la gloire
D’un homme qui descend d’une gare
Tous les gens de la gare
Où il faisait un peu tard
Semblaient bien, le toiser
Il n’avait point cet air
De quitter sa belle terre
Quitter la bonté de sa mère
Ou dire à quoi tout ça sert
De savoir et toucher le brocart
Savoir que c’était un brocard
Son histoire a débuté aujourd’hui
Telle était son humble et tendre vie
Pas là-pas-ci dans les coins des tours
Femme-ci, silhouette-là en ce faubourg
Ses amis étaient par faveur les mûrs
A eux il s’adressait et ce fût un peu dur
D’entendre les si doux notes du piano
Et dehors son cœur, ses yeux un ragot
Et telle était sa vie fallacieuse
Où la destinée était si curieuse
Il ne parlait qu’aux petits oiseaux
Qui s’entraînaient sur sa peau
Et il gazouillait dans la fontaine
Pour oublier son chagrin et peine
Ouïr l’eau qui jaillit, qui sourd
Et chanter les chants du Troubadour
Il n’attendait que son beau visage
Vu que pour elle il a fait le voyage
Il a tout oublié, pour elle, oui elle
Il a tout quitté, et même son bonheur
Et il a accepté voler de ses ailes
Il a creusé la terre pour jouir son cœur
J’ai eu une inextinguible tristesse
Quand je l’avais vu tenailler
Sous l’arbre de tilleul qui pleurait
Et prés les fleurs qui larmoyaient
Et sous mes yeux de finesse
Qui lui indiciblement admiraient
Il n’était qu’un vieux gueux
Dans sa poche y’a un seul leu
Qui s’adressait à des mûrs vieux
Et un Dieu dans les bleus cieux
Le pauvre, le malheureux
Il ne connaissait que ses yeux.
A la sortie de la gare était le rancard
Etait le revoir, le salut et peu la part
De cet amour succulent, inouï
Où il s’est cru heureux tout ravi
Et il n’a pas pensé que ça serait un lapin
Posé dans cette nuit, dans cette gare
Où il fera bientôt froid et bien tard.
Il est arrivé fourbu au coin
Et a rêvé tellement au point
D’écrire dans son ami le mûr
Des mots d’amour tout purs :
Je ne parlais que langue d’amour
Que j’ai appris depuis ta belle bouche
J’ai connu le vrai sens de la bravoure
Quand tu souris, quand je te touche
Et je me souviens du beau temps
Qui est devenu passé et d’antan
Où il plaisait à toi de pleurer
Pour me faire perdre le sens
Et entendre l’harmonie rance
Et dire des jolies phrases serrées.
Le ton faisait un bleu glauque azur
Et le vent soufflait un doux zéphyr
Et lui assis, rassis, comme le bon
Et cela a fait un peu plus le temps
Il a commencé à humer le froid
A sentir un peu plus lourd le poids
Et il se tourna vers sa montre-heure
Et il a eu les foies et un peu de peur
Qu’elle ne vienne ou qu’elle rompe
Qu’elle le chagrine, qu’elle le jette en tombe
Dix-sept heures, dix-neuf heures, vingt heures
Et moi avec le fou rire j’arrêtais mes pleurs
Puis il s’est mis à terre comme un féal
Tout rouge, puis bleu, un peu plus pâle
Un instant plus tard
Il a haussé son regard
Il l’a vu avec les yeux pers
Il n’a pu, que se taire
Et il a deviné que c’est elle
Qui l’a pris sous ses ailes
Qui lui a soupiré dur
Qui lui a écris dans le mûr
Enfin, elle l’a toisé avec un autre homme
Et elle lui a jeté un argent en somme
Tiens : Prends pour le voyage
Pour voir mon beau visage
Il est resté pâmé prés d’elle
Et a dit : Les femmes infidèles
J’abhorre à la fin de ma vie
Je resterais avec ces paroles telles
Dans ce mûr qui est mon ami.
Ne vient jamais sans maux
Et ce sont des mots sans absurdité
Ce sont enfin la dure, pure vérité
Ce sont les remords d’un temps passé
Et d’un homme pourri qui a trépassé
Dans l’hiver vernal
La ténuité vespérale
La finesse de la belle étoile
Dans le froid en ses voiles Le triste rancard
Un homme qui a connu la terre
Et a choisi vivre sans une mère
Ni patrie ni harmonie d’un père
Ce sont les beaux contes de ce temps
Qui se sont accroché au fond du pont
Pour que la rivière ne les avale
Car ils sont chers qu’ils valent
C’est un homme qui a soupiré
Une châtaine aux yeux pers
Une femme qu’il a si admiré
A quoi de bon tout cela sert
Plus fort que ses sentiments
Plus dure que sa bouche
Plus doux que cet admirant
Plus frais quand il la touche
Plus bas que le plus haut
Il a été le premier héraut
De l’amour qu’il a pioché
Dans son cœur qu’il a touché
Il a gouté le gout de l’amour
Il a été le meilleur Troubadour
Qui a éveillé les beaux hymnes
Qui égrené les plus doux rimes
Qui dans cette pourrie histoire
A fait une vie et une telle gloire
Qui de ces gueux qui tuent
La gloire de l’amour, puent
Des paroles mortes et hideuse
De la langue défunte et affreuse.
Il a entendu son sourire à l’aube
Et lui a acheté la plus belle robe
Et quand il s’est mis en pose
C’était pour la blanche rose
Il a appris à rire et à danser
Aux rimes du piano et penser
Que dans les rêves on ne meurt pas
Que dans le rêve il n’y a juste toi
J’ai lu souvent que la douce pluie
Ne vient plus sans nuage
Que les poésies un peu plus jadis
Ne viennent sans visages
De femme belle ou ineffable
De nuées noires et agréables
De toute façon, c’était un début
C’est ce que les gens ont entendu
C’était une triste et belle histoire
Qui a donné hommage et la gloire
D’un homme qui descend d’une gare
Tous les gens de la gare
Où il faisait un peu tard
Semblaient bien, le toiser
Il n’avait point cet air
De quitter sa belle terre
Quitter la bonté de sa mère
Ou dire à quoi tout ça sert
De savoir et toucher le brocart
Savoir que c’était un brocard
Son histoire a débuté aujourd’hui
Telle était son humble et tendre vie
Pas là-pas-ci dans les coins des tours
Femme-ci, silhouette-là en ce faubourg
Ses amis étaient par faveur les mûrs
A eux il s’adressait et ce fût un peu dur
D’entendre les si doux notes du piano
Et dehors son cœur, ses yeux un ragot
Et telle était sa vie fallacieuse
Où la destinée était si curieuse
Il ne parlait qu’aux petits oiseaux
Qui s’entraînaient sur sa peau
Et il gazouillait dans la fontaine
Pour oublier son chagrin et peine
Ouïr l’eau qui jaillit, qui sourd
Et chanter les chants du Troubadour
Il n’attendait que son beau visage
Vu que pour elle il a fait le voyage
Il a tout oublié, pour elle, oui elle
Il a tout quitté, et même son bonheur
Et il a accepté voler de ses ailes
Il a creusé la terre pour jouir son cœur
J’ai eu une inextinguible tristesse
Quand je l’avais vu tenailler
Sous l’arbre de tilleul qui pleurait
Et prés les fleurs qui larmoyaient
Et sous mes yeux de finesse
Qui lui indiciblement admiraient
Il n’était qu’un vieux gueux
Dans sa poche y’a un seul leu
Qui s’adressait à des mûrs vieux
Et un Dieu dans les bleus cieux
Le pauvre, le malheureux
Il ne connaissait que ses yeux.
A la sortie de la gare était le rancard
Etait le revoir, le salut et peu la part
De cet amour succulent, inouï
Où il s’est cru heureux tout ravi
Et il n’a pas pensé que ça serait un lapin
Posé dans cette nuit, dans cette gare
Où il fera bientôt froid et bien tard.
Il est arrivé fourbu au coin
Et a rêvé tellement au point
D’écrire dans son ami le mûr
Des mots d’amour tout purs :
Je ne parlais que langue d’amour
Que j’ai appris depuis ta belle bouche
J’ai connu le vrai sens de la bravoure
Quand tu souris, quand je te touche
Et je me souviens du beau temps
Qui est devenu passé et d’antan
Où il plaisait à toi de pleurer
Pour me faire perdre le sens
Et entendre l’harmonie rance
Et dire des jolies phrases serrées.
Le ton faisait un bleu glauque azur
Et le vent soufflait un doux zéphyr
Et lui assis, rassis, comme le bon
Et cela a fait un peu plus le temps
Il a commencé à humer le froid
A sentir un peu plus lourd le poids
Et il se tourna vers sa montre-heure
Et il a eu les foies et un peu de peur
Qu’elle ne vienne ou qu’elle rompe
Qu’elle le chagrine, qu’elle le jette en tombe
Dix-sept heures, dix-neuf heures, vingt heures
Et moi avec le fou rire j’arrêtais mes pleurs
Puis il s’est mis à terre comme un féal
Tout rouge, puis bleu, un peu plus pâle
Un instant plus tard
Il a haussé son regard
Il l’a vu avec les yeux pers
Il n’a pu, que se taire
Et il a deviné que c’est elle
Qui l’a pris sous ses ailes
Qui lui a soupiré dur
Qui lui a écris dans le mûr
Enfin, elle l’a toisé avec un autre homme
Et elle lui a jeté un argent en somme
Tiens : Prends pour le voyage
Pour voir mon beau visage
Il est resté pâmé prés d’elle
Et a dit : Les femmes infidèles
J’abhorre à la fin de ma vie
Je resterais avec ces paroles telles
Dans ce mûr qui est mon ami.